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Je souhaite adopter un chaton pour tenir compagnie à mon chat : fausse bonne idée ? 

Votre chat semble s’ennuyer tout seul, il boude et manque de compagnie. Pleins de bonnes intentions, vous décidez d’adopter un chaton pour rendre son quotidien plus heureux. Mais cela ne fonctionne pas à tous les coups et je vais vous expliquer pourquoi. 

  1. Le chat domestique : une espèce solitaire

Contrairement au chien, le chat n’est pas une espèce sociale. Les interactions avec ses congénères, dans la nature, ont lieu principalement pour la reproduction ; certains regroupements de chats se font également lorsqu’il y a une ressource alimentaire mais de manière générale, le chat ne fait pas parti d’un groupe structuré et organisé. Tous les chats n’ont donc pas une aptitude innée à évoluer auprès de ses congénères, interagir et jouer, une fois adulte. 

Dans la nature, le chat chasse seul et n’est pas voué à avoir des relations durables avec d’autres chats ; ses actions sont menées par une motivation individuelle. 

Certains chats peuvent toutefois créer des relations cordiales et présenter des comportements affiliatifs (contact, toilettage mutuel, frottement mutuel) dans un même environnement ; cela dépend d’un très grand nombre de critères et de ressources disponibles. 

2. Chat adulte vs chaton : une différence d’énergie et de besoins 

Vous décidez d’opter pour un petit chaton, le nouveau compagnon qui va raviver la flamme de votre chat adulte, qui semble s’ennuyer. Attention, un chat adulte et un chaton ont quelques différences de besoins dû à leur âge.

Un chaton explore énormément, il découvre le monde, grimpe, escalade, saute, joue. Il est en plein éveil et a beaucoup d’énergie à revendre. Il se développe et a besoin d’être stimulé. 

Votre matou, lui, déjà bien installé chez lui, n’a pas ce même besoin de dépense. Il peut donc se sentir envahi par cette boule d’énergie qui déboule sans qu’il n’ait eu son mot à dire...Cela peut créer un mal-être au quotidien chez certains chats qui ne demandent qu’une chose : un environnement sécurisant, calme et serein. 

3. Des habitudes et une routine perturbée 

Le chat est très attaché à sa routine, cela rend son quotidien sécurisant. Sa stabilité émotionnelle repose en grande partie sur la prévisibilité de son environnement.

 

Quatre grandes situations peuvent être génératrices de stress chez votre chat :

  • L’incertitude

  • Le conflit

  • La frustration

  • La nouveauté : comme l’accueil d’un nouveau chat 😉

Malgré tout, par le biais de la domestication, nos chats ont acquis une grande plasticité comportementale et une tolérance aux congénères, le chat peut faire preuve d’une force d’adaptation. En effet, nous voyons que pour un tas de chats, l’arrivée d’un nouveau colocataire se déroule bien et ne semble pas perturber le chat précédemment installé ; il apprécie même beaucoup cette nouvelle compagnie. Mais alors, comment faire pour que cette cohabitation se passe bien ? 

Choisir un chaton au tempérament compatible avec votre chat

Assurez-vous dans un premier temps que le caractère de votre chat puisse être compatible avec le chaton que vous souhaitez adopter. Vous devez connaître par cœur votre chat et avoir pris connaissance des éléments précédents mais aussi vous posez les bonnes questions : mon chat a-t-il réellement besoin d’un compagnon pour moins s’ennuyer ? N’y a-t-il pas d’autres solutions pour enrichir l’environnement de mon chat ? 

 

Ne prenez pas un nouveau chat au dépend du bien-être de votre chat actuel ! 

Vous pouvez tout à fait démarrer en prenant un chaton en famille d’accueil. De nombreuses associations ont besoin de ces familles relais pour mettre en sécurité des chats le temps de leur adoption. Cela est une garde temporaire et, vous permettra de voir si une cohabitation pourrait bien se dérouler et confirmer ou non votre projet d’adoption future. Bien évidemment, chaque relation est unique, veillez à vous assurer du bon choix ! 

Astuces

💡

Aménager son environnement

Pour optimiser les chances de réussite d’une bonne cohabitation entre chats, l’idéal est de multiplier les ressources. Plus vos chats auront de ressources à leur disposition et moins de conflits il y aura autour de ces mêmes ressources. 

Hauteurs

Le chat apprécie être en hauteur. Cela fait partie d’un besoin fondamental !

  • Sentiment de sécurité

  • Lieu d’observation

  • Enrichissement cognitif et physique

  • Prévention des conflits et diminution du stress

Cf Post Instagram sur l'importance des hauteurs pour nos chats

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Lieux de couchage

Offrez à vos matous, une multitude de lieux de couchage tous aussi confortables et sécurisants les uns que les autres pour éviter le conflit autour de cette ressource. 

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Point d’eau et de nourriture

Multiplier les points d’eau et optez pour des gamelles ludiques et dispersées. Chaque chat doit pouvoir manger en toute tranquillité et lorsqu’il le souhaite. 

Litière

Pouvoir déposer des signaux chimiques par marquage est primordial dans la communication du chat et elle passe par la possibilité de faire ses besoins dans un lieu confortable, propre et calme. Si vous avez deux chats sans accès extérieur, optez pour, minimum, deux litières adaptées. 

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Jeux

Bien évidemment, proposez à vos chats une multitude de jeux variés et nouveaux ! Pour votre chaton, qui a un besoin d’énergie important, veillez à lui proposer plusieurs séances de jeux par jour pour le dépenser.

Attention : un chaton a également besoin de sommeil, ne le réveillez pas pour jouer. 

Procéder à une bonne rencontre sans contrainte 

La réussite repose sur la patience et la progressivité
Un chat a besoin de temps pour accepter un changement majeur dans son environnement, et encore plus lorsqu’il s’agit d’un nouveau colocataire. 

Étape 1

Préparer l’arrivée avant même que le nouveau chat ne franchisse la porte

Prévoir un espace dédié : le nouveau venu doit avoir sa propre pièce ou zone, fermée et sécurisée, avec tout le nécessaire (litière, eau, nourriture, couchage, jouets). Cet espace deviendra son refuge et évitera que votre chat actuel se sente envahi dès le départ.

 

Commencer par multiplier les ressources (comme indiqué ci-dessus).
 

Réfléchir aux voies d’évitement ou itinéraire BIS : les chats peuvent gérer les tensions en évitant le contact et notamment grâce aux hauteurs disponibles.

Offrir des cachettes et des hauteurs accessibles à chacun est crucial.

Étape 2

L’imprégnation olfactive, première étape de présentation

Le chat communique énormément de manière olfactive, les odeurs sont primordiales pour lui. Son odorat est un de ses sens les plus développés. Avant toute rencontre physique, il faut permettre aux deux chats de s’habituer aux odeurs de l’autre.

Échanger les couvertures ou coussins de couchage.​​

Caresser un chat avec un gant doux, puis le présenter à l’autre (et inversement).

Durant cette phase, il est possible que l’un ou l’autre feule ou recule en sentant l’odeur.

Étape 3

Les présentations visuelles, mais à distance

Une fois que chacun semble tolérer l’odeur de l’autre, on peut passer au contact visuel sans contact physique.

Laisser les chats s’observer à travers une barrière pour bébé, ou à un espace vitré.

Ne pas forcer l’interaction : un chat qui préfère s’éloigner doit pouvoir le faire.

Associer ces moments à des expériences positives : donner une friandise, jouer, ou proposer un repas très appétant. 

L’objectif : que la présence de l’autre devienne un élément neutre ou positif, et non une source de stress.

Étape 4

Les premières rencontres sans barrière

Il s'agit généralement de l’étape la plus sensible.

Organiser la rencontre dans un espace suffisamment grand pour que chacun puisse se retirer s’il le souhaite.

Éviter de tenir un chat dans les bras : cela l’empêche de se sentir maître de ses mouvements et peut générer un sentiment d’insécurité.

Observer attentivement : des signaux comme les oreilles tournées en arrière, la queue basse ou les pupilles dilatées indiquent du stress. Dans ce cas, il vaut mieux écourter la rencontre et réessayer plus tard.

Étape 5

Gérer les interactions et éviter les erreurs courantes

Ne pas intervenir à la moindre tension : les feulements, grondements et les poils qui s’hérissent font partie de la communication normale.

Ne pas punir : gronder ou vaporiser de l’eau ne fera qu’associer l’autre chat à une expérience négative.

Encourager les interactions positives : séances de jeu simultanées (avec deux jouets), friandises distribuées en présence de l’autre, exploration partagée de l'espace de vie.

Étape 6

La patience comme maître-mot

Chaque duo de chats à son propre rythme. Pour certains, l’entente est presque immédiate. Pour d’autres, il faudra plusieurs semaines voire plusieurs mois pour instaurer une relation pacifique.
L’objectif n’est pas forcément qu’ils deviennent inséparables, mais qu’ils puissent vivre ensemble sans stress chronique.

Soyez des patients, ne brûlez aucune étape et faites vous accompagner par un.e professionnel.le bienveillant.e du comportement félin !

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